Homélie de la fête de Sainte Marie Mère de Dieu
Abbé Jean Compazieu | 22 décembre 2011
Homélie de la fête de Sainte Marie Mère de Dieu
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Aujourd’hui dimanche, c’est le premier jour de la semaine. Les évangiles nous disent que c’est ce jour-là que Jésus ressuscité est apparu à ses disciples. Sa victoire sur la mort et le péché a été le point de départ d’une création nouvelle. Désormais, plus rien ne peut être comme avant. Il se trouve aussi que nous sommes au début d’une année nouvelle. Nous voici donc en train de commencer une nouvelle semaine, un nouveau mois et une nouvelle année. Et tous ces commencements nous renvoient au premier d’entre tous, celui du premier jour de la Genèse dans la Bible. Ce jour-là, Dieu a entrepris de faire du neuf. Et aujourd’hui, il vient nous rappeler qu’il veut nous associer tous à son œuvre de création.
Cette nouvelle année, c’est comme une page blanche qu’il nous faudra remplir en donnant le meilleur de nous-mêmes. Les médias nous parlent chaque jour des gens qui souffrent de la crise, de la violence et de l’exclusion. Dans certains pays, les chrétiens vivent l’horreur absolue dans des camps dits de “rééducation”. Participer à l’œuvre créatrice de Dieu, c’est tout faire en faveur de la paix ; c’est contribuer ensemble à la création d’un monde plus juste et plus fraternel. C’est ce que vient nous rappeler cette journée mondiale de la paix. Cette année, elle est orientée vers l’éducation des jeunes. Cela commence dans nos familles, nos lieux de vie et de travail et nos diverses relations.
C’est en vue de cette mission qu’en ce dimanche, nous sommes venus à la crèche. Nous sommes là avec les bergers dont nous parle l’évangile de ce jour. On a dit que ces bergers étaient des exclus. C’est vrai, on ne les voyait pas à la synagogue ni au temple. Mais en y regardant de plus près, nous découvrons une chose importante. Dans le monde de la Bible, le berger représente un symbole très fort. Plus tard, Jésus se présentera comme le bon Berger, celui qui veut rassembler toute l’humanité. A la suite des bergers de la crèche, nous avons tous à témoigner des merveilles de Dieu et de son amour pour notre monde. Comme Bernadette de Lourdes, nous ne sommes pas chargés de “faire croire” mais de “dire”. Avec les bergers, nous louons et nous glorifions Dieu. Nous nous rappelons en effet que le nom de Jésus signifie “Dieu sauve”.
Nous commençons cette nouvelle année en fêtant Sainte Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise. Avec elle, nous retenons tous ces événements et nous les méditons dans notre cœur. Lors du passage de l’an neuf, nous faisons le bilan de l’année écoulée. Il y a eu des catastrophes naturelles comme le tsunami au Japon. Nous n’oublions pas les drames causés par les humains, les attentats en Afghanistan ou en Norvège. Notre monde a également vécu des progrès au niveau de la solidarité, de la liberté et de fraternité. Tous ces événements, nous devons les lire à la lumière de la Parole de Dieu. En Jésus, il est Emmanuel, Dieu avec nous, Dieu qui fait alliance avec nous. Avec lui, les forces du mal ne peuvent avoir le dernier mot.
Au moment de commencer une nouvelle année, nous nous tournons ensemble vers le Seigneur en passant par Marie. L’Esprit Saint nous a été donné comme à elle. Elle est toujours là pour nous montrer comment discerner le Seigneur à l’œuvre. Elle n’a pas tout compris de l’activité missionnaire de Jésus ni surtout de sa crucifixion. Mais c’est la confiance qui la motive envers et contre tout. Comme elle, nous ne devons pas hésiter à admirer et à interroger le Seigneur et surtout à lui faire confiance quoi qu’il arrive. Au début de cette nouvelle année, nous ne manquons pas de la prier : “Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs…” Comme à la visitation, si nous l’appelons, elle accourt vers nous et Jésus est avec elle.
En ce jour, nous échangeons des vœux de bonheur. Ils rejoignent les souhaits de la tradition juive que nous avons trouvés dans la première lecture : “Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix !” (Nombres 6. 25-26) Cette bénédiction s’adressait au peuple de l’ancienne alliance. Elle s’adresse aussi à Marie, à l’Eglise et à chacun de nous. Quelles que soient les épreuves qui surviendront au cours de l’année, la bénédiction de Dieu nous est toujours offerte. “Rien ne peut nous séparer de son amour” nous dit Saint Paul.
En ce jour, nous fêtons dans la joie celle qui a mis au monde le Sauveur. Nous lui demandons de nous ouvrir à sa présence et à son amour. Tout au long de cette nouvelle année, nous aurons à faire du neuf en faveur de la paix et de la justice. C’est à ce prix que 2012 sera une bonne année. Avec Marie et avec toute l’Eglise, nous faisons monter notre prière vers Dieu notre Père : “O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.” Amen
Sources : Textes bibliques du jour, journaux de l’année, revues liturgiques Signes et Feu Nouveau
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FETE DE MARIE MERE DE DIEU – Année B – Dimanche 1er janvier 2012 – Evangile de Luc 2, 16-21
AVEC MARIE SOUS LA BENEDICTION DE DIEU
Les unes après les autres, selon les fuseaux horaires, les télévisions retransmettent les scènes habituelles des foules rassemblées, cette nuit, au cœur des capitales du monde pour égrener le compte à rebours : « DIX…NEUF…HUIT…SEPT……ZERO !! ». Et sous les feux d’artifice, le champagne coule à flot tandis que les gens hilares s’embrassent, s’offrent fleurs et paquets en répétant les souhaits traditionnels : « BONNE ANNEE…ET SURTOUT UNE BONNE SANTE ».
Joie émouvante dans sa fragilité d’une race humaine si angoissée devant l’avenir et dont les vœux parfois superficiels, souvent sincères, restent toujours pathétiques : comment conjurer la fatalité avec des mots ? D’ailleurs pourquoi le faire à une date arbitraire : pourquoi le 1er janvier et non le 20 mars avec le printemps ou le 1er septembre avec la rentrée ?….L’année civile n’est qu’un nouveau tour de piste, après et avant des millions d’autres. Un cycle.
En décalage avec elle, l’année liturgique est (ou devrait être) la grande lumière de signification, l’école d’humanisation du monde, la façon de nous faire vivre le temps en profondeur.
L’Avent nous a rappelé que l’histoire a un sens, que les époques passées étaient des étapes vers un accomplissement, qu’il fallait vivre sans nostalgie du passé en ne cessant de préparer les voies du Seigneur. Noël a fait scintiller une petite lumière dans la nuit : nous ne sommes plus seuls, Dieu s’est glissé dans notre humanité pour mener, avec nous, la grande lutte contre le mal et l’absurde.
Aujourd’hui, dans l’octave de Noël, au seuil de l’année civile nouvelle, la liturgie nous donne les mots qui nous serviront à dépasser les souhaits impuissants afin de nous communiquer la BENEDICTION, la Force de Dieu pour poursuivre le rude chemin d’être homme. Et ensuite elle nous place sous la garde de Celle que l’on ose appeler « MERE DE DIEU » et qui de ce fait est également NOTRE MERE.
De la sorte nous serons armés – doublement – pour affronter les crises des prochains mois.
1. LA GRANDE BENEDICTION (1ère lecture)
Dans le vocabulaire chrétien, la bénédiction n’a plus qu’un sens dévalué : le prêtre, d’un geste furtif, trace une petite croix sur une statuette ou une médaille ; parfois on lui demande de bénir une maison ; et, dans la hâte de quitter l’église, on ne prête guère attention à la bénédiction que le célébrant trace sur l’assemblée pour conclure la célébration eucharistique. Or, dans la Bible, dans le vocabulaire de la prière, la bénédiction tient une place essentielle, première. C’est ainsi que Dieu a appris aux prêtres à bénir son peuple (1ère lecture du jour – texte révisé d’après les nouvelles traductions bibliques) :
« Le Seigneur dit à Moïse : « Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d’Israël :
QUE LE SEIGNEUR TE BENISSE ET TE GARDE
QUE LE SEIGNEUR FASSE RAYONNER SUR TOI SON VISAGE ET T’ACCORDE SA GRÂCE
QUE LE SEIGNEUR TOURNE VERS TOI SON VISAGE ET TE DONNE LA PAIX »
Il apposeront ainsi mon Nom sur les fils d’Israël, et Moi, je les bénirai »
BENIR ne se réduit pas à un « bien-dire » (latin « bene-dicere ») : lorsque Dieu bénit ses créatures, il ne dit pas seulement une belle phrase mais Il leur communique sa puissance de Vie pour les rendre actives, fécondes. Sa bénédiction donne réellement sa Bonté, sa Faveur et sa Grâce. Remarquez bien la nuance du texte : cette bénédiction, Dieu charge les prêtres d’en être les transmetteurs : « ils apposent le Saint Nom sur les croyants » mais il est entendu que c’est Dieu qui bénit !! En répétant trois fois le Nom trois fois Saint, en prononçant de tout cœur la formule consacrée, en étendant les mains au-dessus de la tête de leurs frères et sœurs, ils signifient l’acte efficace de protection :
Puisses-tu être convaincu que ton Dieu ne te fixe pas d’un œil sévère, qu’il ne comptabilise pas tes fautes, qu’il ne se confond pas avec ton sur-moi ou ton complexe de culpabilité. Sache que ton Dieu, ton Père, te regarde avec amour, qu’il compatit à ta faiblesse, qu’il craint pour tes épreuves. Son Visage, c.à.d. sa Personne, n’est que Bonté et Tendresse, Joie et Sérénité. Sa bénédiction entend exorciser tes peurs, écarter tes craintes, chasser tes scrupules, consoler tes tristesses. Le Visage de Dieu n’est pas celui, grimaçant, des idoles et des masques : il est Lumière rayonnante de Vérité.
Il est frappant de constater que la formule monothéiste biblique s’accomplit dans la Nouvelle Alliance de manière trinitaire: ainsi, aujourd’hui, le prêtre pourrait clore la célébration eucharistique en disant :
QUE DIEU NOTRE PERE BENISSE TOUS SES ENFANTS
QUE LE VISAGE RAYONNANT DU CHRIST VOUS COMBLE DE SA MISERICORDE
QUE L’ESPRIT-SAINT VOUS GARDE SOUS SA PROTECTION ET SA PAIX.
Et rappelons que la bénédiction biblique joue dans les deux sens : de haut en bas Dieu répand sa grâce et, en retour, de bas en haut, l’homme « bénit » son Dieu, il lui exprime sa reconnaissance, sa gratitude, sa joie d’être connu et sauvé. « Béni sois-tu, Seigneur, pour ton amour immense »
En somme, la bénédiction, dans son « aller-retour », est révélation d’un Dieu bon et exultation de l’homme à sa juste place.
Les époux chrétiens étant les célébrants de leur mariage, pourquoi ne pas reprendre la vieille coutume : l’un à l’autre, se donner et recevoir le Don de Vie de Celui qui est le Père des deux ? Pourquoi les parents, devant l’immense fragilité de leurs enfants, ne reprendraient-ils pas l’antique formule afin qu’ils découvrent le vrai Dieu qui les regarde avec tendresse ?
Oui, si nous redécouvrions la Bénédiction comme ciment de la communauté familiale tant menacée ? Si nous quittions l’église, heureux de porter le sceau de Notre Père ?…
2. MARIE MERE DE DIEU
La grande réforme liturgique d’après le concile Vatican II a précisé la place spéciale de Marie dans le culte chrétien et elle a notamment rappelé ses 4 grandes solennités : L’Immaculée Conception (8 décembre), l’Annonciation (25 mars), l’Assomption (15 août) et – antique fête de l’Eglise de Rome, remise en valeur par Paul VI pour devenir fête universelle – la Maternité divine (1 janvier).
Dès le 2e siècle, le peuple chrétien aimait prier « SAINTE MARIE MERE DE DIEU » (cf. le « Sub tuum… ») mais de grands débats s’enflammèrent lorsque Nestorius critiqua cette appellation. Marie, disait-il, était mère de l’homme Jésus, on pouvait l’appeler « mère du Christ » mais absolument pas « Mère de Dieu ». Le concile d’Ephèse (en 325) trancha en proclamant Marie « theotokos »c.à.d. Mère de Dieu. Non qu’elle ait donné naissance à Dieu mais étant mère de Jésus et celui-ci étant vrai Dieu et vrai homme, elle pouvait donc être dite « mère de Dieu ». Le nier conduirait à faire de Jésus un homme adopté par Dieu, ou une personne dans laquelle divinité et humanité étaient séparées.
L’évangile de ce jour nous montre Marie, jeune maman d’emblée plongée dans une situation bouleversante :
« Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers.
MARIE CEPENDANT RETENAIT TOUS CES EVENEMENTS ET LES MEDITAIT DANS SON CŒUR.
Les bergers repartirent, ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé »
Marie ne prêche pas, elle ne prononce pas un grand sermon pour expliquer la situation. Bouleversée, comme à l’Annonciation (1, 29), jetée dans une aventure imprévisible, elle fait silence. Le voyage, la nuit, la pauvreté, le berceau en paille, la stupeur de Joseph, l’arrivée de ces petits pauvres… : elle enregistre tous ces événements et, dit exactement St Luc, elle « les symbolise » dans son cœur.
Au sens antique, un symbole est une pièce brisée en deux et dont les morceaux doivent être réunis pour que l’on reconnaisse leur unité. Ainsi Marie subit un enchaînement de circonstances inouïes et elle tente de les joindre avec des pages des Ecritures. Le révélé et le vécu doivent « se cor-respondre » : en les joignant, en les « symbolisant », en les « méditant », ils doivent s’éclairer, manifester le dessein de Dieu donc donner confiance et ancrer dans la foi.
* * *
La bénédiction de Dieu n’a rien de magique, elle ne protège pas de tout par miracle. Par quelles souffrances Marie ne va-t-elle pas passer ! Mais dans son cantique, elle utilisait le langage de la bénédiction (Dieu qui regarde avec amour) :
Mon âme exalte le Seigneur ; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ;
Il a porté son regard sur son humble servante :
Désormais toutes les générations me diront bienheureuse ….. »
Avec elle, la Bénie, nous – les bénis – pouvons entrer dans cette année pleins de confiance.
En méditant paroles de Dieu et événements, nous devinerons le doux Visage de notre Seigneur.
Frère Raphaël D
Dimanche 1er Janvier 2012
2012 ! Année nouvelle ! Comme à Noël, elle débute, c’est peu fréquent, par un dimanche, jour du Seigneur ! Cela nous introduit, chrétiens, de l’accéder avec Dieu. Pour tous la coutume veut qu’en famille, avec des personnes amies, et parfois de nombreuses relations, s’expriment des vœux pour l’année qui commence. Ils n’ont guère de valeur si ce ne sont que paroles ou écrits « par devoir ». Qu’ils jaillissent du cœur, c’est déjà un premier vœu !
Que souhaiter à chacun et à tous ? « Bonne année, bonne santé », des vœux de bonheur, c’est sûr, mais pour que la joie advienne ou demeure, ne faut-il pas préciser ? Ceux qui connaissent la maladie, la solitude, un deuil, le chômage, les peuples qui souffrent de la faim, de la guerre, du terrorisme …ne risquent-ils pas d’être déçus malgré les bonnes paroles prodiguées ?
Importance déjà du lieu où nous vivons ! En France, bienvenue l’inscription au fronton de bien des mairies : liberté, égalité, fraternité. Bien vécues ces notions, inscrites déjà dans la Bible et surtout dans les évangiles, donnent de bonnes bases à la société. Souhaitons toutefois que s’y ajoute une nouvelle inscription sans laquelle elles risquent d’être trompeuses : la vérité ! La liberté n’est pas le pouvoir d’agir à sa guise ; l’égalité n’est pas celle d’une race, d’une classe sociale, d’une seule nation ; la fraternité sans s’étendre à toute l’humanité perd sa signification. Les vœux se veulent à la fois individuels et communautaires et surtout en union à Dieu qui, en Jésus, est Vérité ! « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean, 14-6)
Sans attendre prenons conscience de ce qu’exprime la liturgie de ce jour.
En 1ère lecture le Seigneur donne des indications à Moïse pour répandre d’excellents vœux : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! » Le Dieu unique ne veut que le bien, le bonheur d’une humanité créée de sa part pour demeurer éternellement. Il nous aime infiniment. « Qu’il fasse briller sur toi son visage », c’est celui de l’amour qui rayonne paix et joie ; « et te garde », des tentations, de tout mal et du Mauvais. « Qu’il se penche vers toi » pour pardonner tous tes péchés, te rendre de plus en plus parfait ; « qu’il t’apporte la paix », si nécessaire pour vivre dans l’unité et l’amour.
Ne voilà-t-il pas des vœux bien qualifiés pour tous ceux qui croient en Dieu, même non chrétiens ?
Le Psaume 66, plus qu’à des individuels, s’attache à la communauté universelle. C’est la terre entière, toutes les nations que Dieu aime. « Que les nations chantent leur joie » d’être aimées ! « Que la terre entière l’adore »
L’Epitre aux Galates de St Paul, en rapport avec l’amour de Dieu, révèle la richesse humaine. « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme … pour faire de nous des fils ». « L’Esprit de son Fils est dans nos cœurs » – « tu n’es plus esclave, mais fils … héritier de la grâce de Dieu ». Quelle grandeur nous est promise : celle d’être semblables à Jésus ressuscité, de ne faire plus qu’un avec lui auprès du Père, pour toujours !
L’Evangile (Luc 2, 16-21) nous ramène à la crèche où Jésus est né. Renseignés par un ange des bergers s’y sont rendus. Avec Joseph et Marie ils ont découvert le nouveau-né couché dans une mangeoire. Bonne Nouvelle, grande joie pour tout le peuple, c’est là le Christ Sauveur, le Messie qu’ont chanté une masse d’anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour les hommes, ses biens aimés »
Les bergers ? Des humbles, des pauvres, des sans voix, mais les premiers invités par Dieu à reconnaître Jésus comme le Sauveur promis à l’humanité. Un esprit de pauvreté et de partage, c’est le vœu correspondant !
« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » Vœu de garder par la prière, dans le silence et la contemplation intérieure, ce mystère de l’Amour (avec grand A) qu’elle a su si bien vivre et dont nous pouvons l’invoquer pour l’imiter.
Sainte Marie, Mère de Dieu
En ce premier jour de l’année nouvelle, nous célébrons la solennité de Marie, Mère de Dieu. Marie est appelée Mère de Dieu, parce qu’elle a enfanté cet homme qui s’est révélé Dieu. Parce qu’elle a donné chair à la parole de Dieu. Il faudrait l’ incarnatus est de la Grande Messe Mozart ou de la messe en Si de Bach pour dire à la fois la lumineuse douceur et l’infinie simplicité, où bascule toute notre destinée humaine.
Et pourtant, cette immensité océanique dans laquelle nous devenons fils et fille de Dieu, se fait dans l’humilité et la discrétion de la naissance d’un tout petit. Dieu, le Tout Puissant, se dit dans le nouveau-né d’une toute jeune femme que protège un jeune homme du nom de Joseph. Un enfant né dans la nuit et que sont venus voir deux ou trois pauvres bergers…Il est important d’appeler Marie, Mère de Dieu telle que le concile d’Ephèse l’a définie, en ces jours de la Nativité où cette divinité est tissée de simplicité et de beauté.
Dieu s’est fait enfant qui ne peut rien nous donner que sa présence. Il ne peut même pas encore nous donner sa parole, même pas son attention parce qu’il est un bébé qui dort, qui s’éveille, qui pleure et qui boit le lait de sa maman. Il est Dieu qui vient nous rejoindre dans nos fragilités, dans nos pauvretés, dans nos souffrances. Je ne puis recevoir le Fils de Dieu dans la personne d’un bébé que dans son humilité et sa vulnérabilité. Le mystère de Dieu, je ne puis le contempler que dans cette humanité vulnérable d’un enfant déposé dans une mangeoire. Pour avoir accès à sa divinité, il faut que je touche cette humanité délicate de Dieu fait homme. Pour rejoindre la divinité du Christ, il faut que je passe par son humanité.
Ce qui veut dire en d’autres mots que mon humanité, avec ses faiblesses et ses pauvretés, devient le chemin pour rejoindre la vie divine. Mes fragilités deviennent le point de départ de la sainteté qui est d’abord d’accepter de recevoir. Le père de Foucauld ne devient saint que lorsque, terrassé par la maladie, il se voit sauvé de la mort par le lait de chèvre dont les femmes touaregs vont le nourrir Il comprends alors qu’il ne faut pas d’abord donner, mais recevoir, se laisser faire, se laisser aimer. A la nativité Dieu nous apprend à recevoir.
Comment puis-je contempler le Fils de Dieu présent dans l’enfant de la crèche ? En regardant la Vierge Marie. Elle est la première à découvrir dans cet enfant Dieu lui-même. Nous qui ne pouvons que balbutier notre foi, contemplons la simplicité et la beauté de son regard contemplant l’enfant qui dort. Marie est celle qui écoute et qui garde dans son cœur. Elle se laisse conduire par la main de Dieu, un pas la fois. « Elleretenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». Douze ans plus tard, lorsqu’elle retrouve Jésus au Temple, après l’avoir cherché durant trois jours, et qu’il lui dit qu’il doit être aux affaires de son Père, elle ne comprend pas trop mais garde toutes ces choses dans son cœur.
Aujourd’hui dans cette solennité, demandons au Seigneur de nous faire cette année davantage ressembler à sa mère, de nous rendre plus à l’écoute de sa parole, de son amour, de son humanité pour que nous puissions entrer petit à petit, pas à pas dans sa divinité… Marie, Mère de Dieu, montre-nous chaque jour le chemin vers ton Fils.
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Ce dimanche, c’est aussi le Nouvel An. Et j’ai pris la décision de ne prendre aucune résolution. En effet, grâce à Dieu, je me remets en question CHAQUE JOUR et j’essaie de modifier mon comportement de la meilleure façon.
Je suis très contente que ce soit aussi la “fête” à Marie. Cette femme que j’apprends à connaître davantage. Elle m’apporte une vie paisible et intercède pour moi devant Jésus. Je ne savais pas, au passage, que Jésus veut dire Dieu sauve.
C’est tellement vrai que Jésus sauve ! et il est d’une constance merveilleuse car chaque fois que je m’éloigne un petit peu de lui, si j’ai des soucis par exemple, il me prend sur son coeur sans le moindre ressentiment. Je reconnais que ce sont des enfantillages de ma part et je vais faire en sorte que cela cesse.
J’ai écouté beaucoup de témoignages de personnes ayant trouvé la foi : il y a dans leur sourire le bonheur d’être enfin en paix avec elles-mêmes. J’ai trouvé Jésus, je ne le lâche plus mais je me révolte encore quelquefois : alors, j’ai pris la décision d’écouter davantage d’enseignements, davantage de témoignages ainsi moi aussi je connaîtrai enfin la paix de l’âme.
Je vais ce soir prier Jésus afin d’avoir une toute petite facette de sa Mère, qui me permettra de me mettre à la dernière place dans ma famille. Il faut que je me dirige maintenant vers la sanctification, car tout le monde me donne beaucoup d’édification religieuse et de patience , et j’ai l’impression de ne rien donner à mon entourage. En effet, avec tout ce que je lis sur Jésus, je devrais rayonner sur ma famille. Mais ce n’est pas le cas, alors je vais méditer davantage les Evangiles.
Jésus est encore dans sa crêche : recueillons-nous devant Lui et assurons-le de notre Amour, véritable, sincère et ETERNEL.
BONNE ANNEE A TOUS, DE TOUT COEUR !
Christiane
Christiane
En ce dimanche de la paix, je vous rapporte une parole d’un prêtre dans son homélie de Noël :
“Avant que les hommes songent à faire tomber des murs de béton, faisons tomber les murs de notre cœur.”